Le Calvados autrement

À la découverte des insectes du monde

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© Pascal Lecœur

Passionné d’insectes depuis son enfance, Didier Chardin est aujourd’hui à la tête d’une collection de plus de 20 000 spécimens, issus des cinq continents. Il partage sa passion avec les scolaires qu’il rencontre afin de les sensibiliser à la fragilité de cet univers microscopique.

« J’avais 14 ans lorsqu’un copain a ramené trois insectes de Provence. J’ai été intéressé tout de suite. On partait dans la forêt de Cerisy et de Balleroy à la recherche de petites bêtes ». Les deux amis décident de s’acheter un appareil photo puis de partir à travers la France au guidon de leurs peugeot 103 à la recherche de nouveaux spécimens. Alors que Didier a rejoint, comme chaque été, ses grands-parents en Bretagne, il fait la connaissance du pharmacien du village, collectionneur d’insectes, et découvre le filet à papillon. « C’est là que j’ai commencé ma collection et je ne l’ai depuis plus jamais lâchée ». Parallèlement à sa carrière de créateur et vendeur de meubles en rotin en Seine-Maritime, le collectionneur poursuit, inlassablement, sa quête d’insectes au gré de ses voyages en France et dans le monde.

Mettre en scène la nature

« Tout mon temps libre était consacré à ma passion. Je mettais dans des cadres toutes mes trouvailles. Puis à 55 ans, j’ai eu envie de mettre en scène mes insectes dans un monde vivant et frétillant. J’avais envie de partager ma passion avec les autres ». Il faudra encore 6 ans à Didier pour réaliser sa cinquantaine de panoramas. Il présente alors sa première exposition à Dieppe en 2018 puis choisit de venir s’installer dans le Calvados, à évrecy, et réalise son rêve en créant le musée Canopée. Papillons, sauterelles, araignées, scarabées, cigales, abeilles, frelons, libellules… Plus de 20 000 insectes, représentant 2 500 espèces, offrant une beauté méconnue, s’offrent alors au public à travers 52 panoramas et 850 m² d’exposition. Une véritable invitation au voyage dans un univers peuplé d’étranges créatures aux couleurs et matières fascinantes. « Les gens passent leur temps à me dire que c’est magnifique », se réjouit l’artiste antomologiste.

Transmettre la mémoire de l’infini petit

Alors que le musée a dû fermer ses portes en novembre dernier, Didier cherche aujourd’hui un nouveau lieu pour exposer ses spécimens et faire découvrir plus de 45 ans de passion intacte. En attendant, il prévoit d’aller à la rencontre des écoles du Calvados pour faire découvrir aux enfants le monde des insectes mais aussi leur fragilité à l’heure ou notre environnement est plus que jamais menacé. « Si on ne fait rien, il est probable que 80 % des insectes actuels n’existeront plus dans 30 ans ». Un message qu’entend bien désormais faire passer ce passionné de l’infini petit.