Cet article a été réalisé avec l’aide des Archives départementales du Calvados.
Les femmes mobilisées
Dès 1914, les femmes participent à l’effort de guerre en s’engageant de différentes manières pour
servir leur pays. Elles vont, notamment, avoir un rôle très actif dans les œuvres de guerre. Lors des manifestations
patriotiques elles assurent le rôle de « quêteuses » afin de récolter des fonds. Symbole de douceur
et de réconfort, elles préparent, comme marraines, des colis à destination du front pour soutenir
les soldats. Elles sont employées dans les hôpitaux comme infirmières (nommées également « anges blancs ») afin de venir en aide aux blessés. Dans leur classe les institutrices organisent des quêtes ou la confection
de vêtements chauds pour les soldats ou pour les réfugiés. Les femmes doivent également
remplacer les hommes dans les champs, les services publics, les commerces et bien sûr dans les
usines. Mais à la fin du conflit, elles sont encouragées à retourner dans leur foyer pour laisser la place
aux poilus démobilisés.
De nombreux hôpitaux militaires
À partir du 23 août 1914, les blessés de la bataille de Charleroi arrivent en masse dans les hôpitaux et les établissements sanitaires du département. Dès octobre 1914, le Calvados dénombre une capacité
d’accueil de 7 529 lits répartis dans 61 établissements d’une grande diversité en termes d’équipement et de
capacité. Les blessés y sont répartis en fonction de la gravité de leur blessure ou pathologie
ou de leur religion. Un des hôpitaux de Falaise accueille les blessés de confession musulmane. Une école de
rééducation professionnelle pour les mutilés de guerre est créée à La Délivrande, l’abbaye
de Juaye‑Mondaye reçoit des militaires atteints de maladies nerveuses, l’hôpital d’Hérouville
regroupe les militaires tuberculeux… La solidarité bat son plein, avec le recrutement d’infirmières bénévoles. Les
riches familles ouvrent les portes de leur villa ou de leur château. Les établissements scolaires sont réquisitionnés,
comme à Saint‑Pierre‑sur‑Dives. Les hôtels et les casinos de la côte deviennent également
des lieux de convalescence.
Le Calvados, fournisseur alimentaire de l'armée
En raison de sa proximité avec le front, le Calvados, riche en ressources agricoles, est largement sollicité pour les besoins de l’armée (blé, viande, céréales, foin, fromage…). Le camembert qui se transporte bien se trouve intégré à la ration du poilu. De retour au foyer, les poilus, originaires de toutes les régions, se souviennent du fromage normand et sa consommation devient nationale. Le cidre, en revanche, est moins prisé. Les soldats préfèrent le « gros rouge », plus fort et qui se conserve mieux. Parallèlement, les pénuries alimentaires se font ressentir et
la population est rationnée. Les pouvoirs publics mettent en place des mesures visant à améliorer l’approvisionnement des populations civiles. La fabrication et la vente du pain sont contrôlées. Cependant ces mesures sont loin de résoudre tous les problèmes. Les civils se plaignent de la qualité du pain ou encore du nombre insuffisant de boulangeries qui doivent assurer le ravitaillement.
Lettre certainement adressée au maire de Caen. Un homme accuse la mauvaise qualité du pain caennais qu’il compare à celui produit à Granville, par exemple, et qui est bien meilleur. Pour preuve, un échantillon de pain
granvillais accompagne cette lettre (1917).
Les archives du Calvados vous donnent rendez‑vous chaque lundi sur leur page Facebook.
Le saviez-vous?
Témoignage du poilu Alexandre Ambroise
L’expo à emprunter : « Le Calvados dans la Grande Guerre »