Le Calvados autrement

un peu d'histoire

Les 100 ans de l'armistice : la guerre 14‑18 vue du Calvados

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Les anges blancs de l’hôpital de Bayeux, 1915, dont Marie-Henriette Beslier.

Il y a 100 ans, la Première Guerre mondiale prenait fin. Le Calvados, comme les autres départements français, a payé un lourd tribut à ce conflit. Parmi les 70 000 hommes partis se battre, 15 000 sont morts. Mais l’histoire départementale de la Grande Guerre est aussi celle des habitants restés à l’arrière et participant à l’effort de guerre.

Cet article a été réalisé avec l’aide des Archives départementales du Calvados.


Les femmes mobilisées


Dès 1914, les femmes participent à l’effort de guerre en s’engageant de différentes manières pour servir leur pays. Elles vont, notamment, avoir un rôle très actif dans les œuvres de guerre. Lors des manifestations patriotiques elles assurent le rôle de « quêteuses » afin de récolter des fonds. Symbole de douceur et de réconfort, elles préparent, comme marraines, des colis à destination du front pour soutenir les soldats. Elles sont employées dans les hôpitaux comme infirmières (nommées également « anges blancs ») afin de venir en aide aux blessés. Dans leur classe les institutrices organisent des quêtes ou la confection de vêtements chauds pour les soldats ou pour les réfugiés. Les femmes doivent également remplacer les hommes dans les champs, les services publics, les commerces et bien sûr dans les usines. Mais à la fin du conflit, elles sont encouragées à retourner dans leur foyer pour laisser la place aux poilus démobilisés.


De nombreux hôpitaux militaires


À partir du 23 août 1914, les blessés de la bataille de Charleroi arrivent en masse dans les hôpitaux et les établissements sanitaires du département. Dès octobre 1914, le Calvados dénombre une capacité d’accueil de 7 529 lits répartis dans 61 établissements d’une grande diversité en termes d’équipement et de capacité. Les blessés y sont répartis en fonction de la gravité de leur blessure ou pathologie ou de leur religion. Un des hôpitaux de Falaise accueille les blessés de confession musulmane. Une école de rééducation professionnelle pour les mutilés de guerre est créée à La Délivrande, l’abbaye de Juaye‑Mondaye reçoit des militaires atteints de maladies nerveuses, l’hôpital d’Hérouville regroupe les militaires tuberculeux… La solidarité bat son plein, avec le recrutement d’infirmières bénévoles. Les riches familles ouvrent les portes de leur villa ou de leur château. Les établissements scolaires sont réquisitionnés, comme à Saint‑Pierre‑sur‑Dives. Les hôtels et les casinos de la côte deviennent également des lieux de convalescence.


Le Calvados, fournisseur alimentaire de l'armée


En raison de sa proximité avec le front, le Calvados, riche en ressources agricoles, est largement sollicité pour les besoins de l’armée (blé, viande, céréales, foin, fromage…). Le camembert qui se transporte bien se trouve intégré à la ration du poilu. De retour au foyer, les poilus, originaires de toutes les régions, se souviennent du fromage normand et sa consommation devient nationale. Le cidre, en revanche, est moins prisé. Les soldats préfèrent le « gros rouge », plus fort et qui se conserve mieux. Parallèlement, les pénuries alimentaires se font ressentir et la population est rationnée. Les pouvoirs publics mettent en place des mesures visant à améliorer l’approvisionnement des populations civiles. La fabrication et la vente du pain sont contrôlées. Cependant ces mesures sont loin de résoudre tous les problèmes. Les civils se plaignent de la qualité du pain ou encore du nombre insuffisant de boulangeries qui doivent assurer le ravitaillement.



Lettre certainement adressée au maire de Caen. Un homme accuse la mauvaise qualité du pain caennais qu’il compare à celui produit à Granville, par exemple, et qui est bien meilleur. Pour preuve, un échantillon de pain granvillais accompagne cette lettre (1917).



Les archives du Calvados vous donnent rendez‑vous chaque lundi sur leur page Facebook.


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